○○ 01 : Je suis le cadet de la famille et j’avoue qu’avec moi, mes parents ont eu leur dose d’enfant. Je n'ai jamais entendu parler d’un éventuel troisième enfant et quelques part, je trouve cela dommage. J’aurais bien aimé avoir une princesse à chérir. Je suis pourtant assez possessif et jaloux, donc je ne sais pas si j’aurais aimé qu’on me vole la vedette. J’ai déjà l’impression que mon grand frère m’a pris l’amour de mes parents, alors une petite princesse ça aurait sûrement provoquer des conflits, mais je ne le saurais jamais.

○○ 02 : Dès mon plus jeune âge, j’ai su que je ne serais pas un manuel, et encore moins un matheux. Le bricolage ce n’est pas pour moi. Je suis capable de m’enfoncer le clou dans la main plutôt que dans la planche prévue. Quant aux mathématiques, je sais que 1 + 1 fond 2, mais pourquoi ça ne ferait pas 11 ? La seule chose qui m’a plus durant mes cours de math, c’est le cul de mon prof. Il était terriblement sexy et j’aurais bien aimé jouer avec.

○○ 03 : Je chéris les livres plus que ma vie. Je suis prêt à me battre si on maltraite un livre. Quel que soit le livre, il est une science de savoir, un puits de mot que l’on ne doit pas salir, car quelqu’un en est le créateur et il a le mérite d’avoir toute mon attention. Bien sûr, je n’aurais pas la même attention entre une BD et un roman à succès.

○○ 04 : J’aime les hommes et je n’ai aucune limite dans ma façon d’aimer. Je suis généralement le passif et je ne cherche pas forcément autre chose. Cependant, je m’adapte en fonction de mes partenaires. Par contre, je suis très demandeur et gourmand. On m’a décrit comme nymphomane, mais ce n’est qu’un mot parmi tant d’autres. Moi, tout ce que je sais, c’est que je suis vite en feu et je ferais tout pour assouvir mes pulsions. Quitte à coincer un mec dans une rue juste pour pomper son énergie.  

○○ 05 : Je me drogue sous différentes manières et je n’ai pas peur de faire des mélanges. Je frôle parfois les comas et perte de connaissance, mais cela pimente mon quotidien sauf quand je suis interné et là, je suis bon négociateur, mais parfois, j’ai affaire à des employés trop “sérieux” et qui ne dérogeront pas à la loi.

○○ 06 : Je n’ai pas le permis et je suis un adepte des transports en commun. Sauf que je n’ai pas le sens de l’orientation et il n’est pas rare que je me trompe de ligne, que ce soit bus, métro ou tram, je suis le roi de la tête en l’air. Il suffit que mon esprit soit perverti par quelque chose et hop, je zappe mon arrêt. Ou encore, je peux me mettre à suivre quelqu’un juste parce que j’ai envie de lui. Et ceux, quitte à me perdre.  

○○ 07 : Malgré toutes mes bêtises, je n’ai jamais eu affaire à la police. Je me demande parfois si mon père n’a pas fait jouer ses contacts, en tout cas, j’ai un casier judiciaire vierge et c’est bien la seule chose de vierge chez moi…

○○ 08 : J’aime me promener nu, que ce soit dans ma chambre, mais aussi dans la maison familiale. J’aime qu’on me regarde et ça m’excite de voir les regards sur moi. Souvent, les personnes sont choquées de mon comportement, mais ils ignorent le plaisir de sentir le vent sur sa peau, sans une barrière de tissus. Il m’est même arrivé de me balader nu, mais c'était sous le coup d’un pari. Et la drogue m’a aidé à le faire.

○○ 09 : Je suis assez colérique, surtout quand on refuse de m’obéir. Je déteste qu’on me contredise ou qu’on m’impose quelque chose, comme la prise de médicament. Je préfère mordre que de me laisser faire.

○○ 10 : Malgré ma personnalité un peu particulière, je suis quelqu’un de doux et de gentil. Malheureusement, peu de personnes ont gratté la surface pour voir qui je suis réellement. On s’arrête souvent aux apparences et pourtant ne dit-on pas que les apparences sont souvent trompeuses ? C’est le cas pour moi et si j’avais un traitement qui me convient, si j’avais de la stabilité autour de moi, je serais peut-être quelqu’un de normal, du moins, si je trouve quelqu’un prêt à assouvir mes désirs, à supporter mes folies. Car j’ai l’esprit détraqué et pas que sexuellement.

Dans la vie, il y a des êtres solaires, qui frôlent la perfection et d’autre qui ont du mal à accepter leurs vies, qui ont tendance à commettre des actes que l’on pourrait qualifier d’impardonnables ou de fou. Moi, je n’ai jamais vraiment trouvé ma place. Je suis quelqu’un d’hypersensible, et si mon médecin l’a vite décelé, cela n’a jamais vraiment était expliqué. Quand j’avais quelque chose qui ne va pas, dont mon comportement pouvait être jugé d’étrange aux yeux de mes proches, le mot “hypersensible” était toujours dit, mais on fait quoi avec ça ? Ok, je suis un mec qui passe du blanc au noir, qui peut être joyeux de façon disproportionnée et basculer dans une tristesse si forte, que parfois, je peux atteindre à ma vie. Je suis comme une éponge, je prends les émotions des autres comme si c’étaient les miennes et ce n’est pas une bonne chose. Si c’est de la joie, ou un sentiment positif, c’est bien. Mais si je suis face à quelqu’un de sombre, je plonge avec lui. Je ne suis pas quelqu’un qu’on aimerait fréquenter et c’est sans doute aussi pour cela que je m’isole. J’ai peur des autres, autant que les autres ont sûrement peur de moi. Quant à ma famille, l’amour que l’on me porte m’est inconnu. Ils peuvent agir dans mon intérêt, mais j’ai tendance à voir cela d’une tout autre manière.

Je suis né dans une famille un peu stricte dans son éducation et avoir un enfant défaillant, c’est une honte. Mon père, un homme d’affaires, riche qui aime le contrôle et l’autorité. Quand il est tombé amoureux de ma mère, ils formaient le couple parfait, lui l’homme ténébreux, triste et dictateur. Et elle, une Anglaise aux goûts éclectiques, à la chevelure blonde, une femme douce et aimante. Ils sont comme le Ying et le Yang. L’un complète l’autre, et c’est ça fonctionne dans tous les domaines. Dans la vie professionnelle, comme dans la vie privée.

Et même quand ils sont devenus parent d’un premier garçon, l’amour qui lui a été offert et l’éducation était comme une évidence pour eux. Mais quand je suis arrivé dans la famille, très vite tout a changé. J’ai très vite été vu comme le vilain petit canard. L’enfant un peu trop turbulent, qui pouvait aussi bien faire de petites comme de grosses bêtises et pas qu’au niveau scolaire. J’étais un enfant difficile, mais ce qui me fait défaut, c’est de ne pas avoir eu l’amour que j’aurais dû avoir. Du moins, je n’en ai jamais eu l’impression. Mon frère, lui, il a toujours tout réussi, que ce soient ses études, sa vie privée et c’est la fierté de mes parents. Alors quand derrière lui il y a moi, je suis une ombre qu’ils auraient sûrement tous aimés ne jamais avoir.

Bien sûr, ma vision des choses n’est sans doute pas la bonne, mais même si j’ai vu de nombreux psychologues et psychiatre, et même si les traitements ont évolués en fonction de mes choix de vie, personne n’a su me venir en aide.

À l’âge de 15 ans, quand ma mère me retrouve à baigner dans une mare de sang, je me retrouve pour la première fois interné dans un hôpital psychiatrique. Les jours, les semaines, et même les mois me semblaient être une éternité. J’avais conscience que me mutiler n’avait servi à rien, mais cette sensation de la perte de contrôle sur ma vie, était quelque chose que j’avais aimé. Mais j’ai compris mon erreur quand j’ai vu ma mère pleurer. Durant des années, elle était là, à essayer de m’offrir son amour, mais ma vision déformer de la vie ne l’aide pas. Mais la voir en pleure m’a fait comprendre que ma vie valait la peine d’être vécu et que je devais m’accrocher.  

Mais voilà que mon séjour en hôpital psy, permet de poser un diagnostic. He oui, on parle de moi comme si j’étais une machine ou un objet défectueux. Mais j’en ai l’habitude et toute ma vie, ça sera la même chose, je le sais. Je suis bipolaire. Une maladie compliquée à gérer, mais pas insurmontable. Cependant, ce diagnostic n’a pas plus à mon père. S’il était d’une nature réserve et froid, j’ai eu l’impression que c’était encore plus intense. Si bien que j’ai vite vrillé. Je suis rentré chez moi quelques mois après à jouer la comédie, à montrer que j’allais mieux. Mais la vérité est loin d’être si simple.  

Quand j’ai découvert que j’aime les hommes, j’ai également découvert le plaisir sous drogue et j’ai vite mené une vie de débauche. J’étais encore mineur, lorsque j’ai laissé un des mecs de mon lycée, poser la main sur moi. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais été si loin dans la découverte du plaisir charnel. J’avais remarqué que je n’étais pas attiré par les filles, mais je n’avais pas cherché le contact d’homme. J’ai même cru que j’étais le genre de personne à n’avoir jamais de désir, je crois qu’on appelle cela être asexuel. Mais c’était une fausse idée, car à partir de ce moment-là, j’ai appris à prendre et à offrir du plaisir. Et je dois dire que je suis peut-être doué pour ça. En-tout-cas, je ne me prive pas pour me donner du plaisir. Mais la drogue et mes problèmes mentaux font de moi quelqu’un d’assez particulier.

Je n’ai pas honte de mes désirs, de mes choix de vie, mais ce n’est pas le cas de mes parents. Surtout de mon père… Je ne suis pas le fils comme il aimerait, je suis défaillant, je suis sensible, un peu fou sur les bords et j’aime les hommes. Alors ça, c’est une chose qu’il n’avait pas prévue et qui le répugne. Il a tout fait pour que je change d’avis, même me bloquer dans une chambre avec une escorte girl, dont elle n’a pas eu satisfaction malgré le prix qu’elle a reçu pour ses “non” services. Mais même si mon père avait honte d’avoir un fils homosexuel, moi, je m’en moque. Après tout, mon frère est parfait lui, il n’aura qu’à lui donner une descendance digne de ce nom.  

Niveau scolaire, il fut un temps où j’ai cru avoir un avenir dans l’écriture, car mon imagination est débordante et j’aurais sûrement fait un bon écrivain. Mais même si j’ai réussi à avoir les diplômes de base, j’ai commencé à pianoter sur mon ordi portable quelques chapitre d’une romance gay, à la fois triste et torride, mais je ne pense pas que cela intéresserait quelqu’un. Mais si on me demande quel est mon métier, j’aime dire que je suis écrivain pour adulte, sans réellement en avoir le droit, je m’octroie ce droit.

Quand d’autres prennent leurs indépendances, vivent leurs vies de façon si normale et naturelle, moi, je stagne. Je squatte toujours chez mes parents, et je vais même parfois chez mon frère, qui m’accepte toujours avec bienveillance. Il veut mon bien, je le comprends, mais moi, je veux vivre comme je l’entends, je mène une vie de débauche, et financièrement, je profite de la richesse de mes parents. Du moins, mon père me verse un peu d’argent, pour mes besoins privés, mais de ce côté-là, je ne suis pas quelqu’un de stable. Je n'arrive pas à trouver d’emploi, et imaginé avoir mon propre logement, c’est impossible. C’est pour cela que je squatte chez mes parents tels un cafard qui résiste malgré tous les efforts que mon père peut faire. Aux yeux de la société, je n’existe pas, du moins, je ne fais aucune apparition avec mes parents qui aime garder le contrôle sur les apparences. Après tout, être riche ça offre un certain standing et une popularité dans la haute société qu’il faut entretenir. C’est sans doute pour cela qu’ils ont vite choisi de me retirer des photos officielles et on en oublie mon existence. Et franchement, ça m’arrange, car je n’aime pas l’idée de devoir jouer la comédie.  

Les domestiques de la maison de famille, ont signé un contrat un peu particulier où ils ont l’interdiction de dévoiler ma présence et mes vices. Car si j’existe, je ne leur rends pas la vie facile. Je suis capricieux, colérique, bordélique et j’ai tendance à être exhibitionniste. Au début, me balader nu dans la demeure était plus pour faire chier le majordome, mais j’ai pris goût à ce vent de liberté. A tel point que je dors nu, j’aime me faire baiser sans le moindre tissu sur moi, et j’aime passer mes journées sans avoir une contrainte vestimentaire. Bien sûr, ce n’est pas au goût de mes parents. C’est sans doute pour cela qu’ils sont toujours en voyage quand je suis là. Et bizarrement, quand je fais des séjours à l’hôpital, ils réapparaissent. Je le sais, car ma mère me met des petits mots entre mes caleçons. Elle espère sans doute que cela me motive à devenir plus... Sociale ou normal. Par contre, je sais que je suis nymphomane et que j'ai des envies un peu particulière. Je suis toujours attiré que par les hommes, et les employés de la maison familiale sont tous au courant des risques qu'ils ont en ma présence. Les femmes, je m'en moque, mais j'aime faire succomber les hommes et je sais comment m'y prendre. Je n'ai pas peur de coincé dans le placard à balai un des employés, juste pour satisfaire mes envies. Ok, c'est pas toujours consentant du moins, au début, car aucun n'a été se plaindre de mes agissement. Mais la vérité est plus sombre. Quand un employé vient se plaindre de mon comportement, mes parents s'arrange pour acheter leurs silences, leurs faisant signer un contrat de confidentialité et ce dernier doit quitter la demeure. Donc c'est normal que le personnel est souvent renouveler, j'en suis le responsable.

Mais ça ne semble pas marcher, car j’en viens à ne plus y prête attention. Mon esprit est confus, entre la drogue, les médications que je prends par moment, cela ne fait pas bon ménage. Et c’est après une énième bêtise de ma part, que je me retrouve à Charleston.

Ce soir-là, j’ai pris une sacrée dose de poudreuse, et dans mon délire, je me suis pointé à une réception donnée par mes parents dans une partie de la demeure dont je n’ai pas l’accès, mais ce soir-là, j’ai fait une apparition dans le plus simple appareil. Ma nudité à soulever des cris de surprise, des rires, mais moi, je me suis donné en spectacle. La queue tendue, j’ai à peine à faire le tour des convives que les hommes de main sont vite venus s’interposer et je n’ai pas été si facile à attraper. Certes, j’ai renversé quelques tables et coupe de champagne, et j’ai mis quelques coups à l’un des hommes qui tentait de me recouvrir, mais c’est avec une injection dans la nuque qu’ils ont réussi à me calmer. J’ignore ce qu’ils ont mis, mais à mon réveil, je me retrouve dans une chambre que je ne connais pas, dans un hôpital qui ne m’est pas familier.

Et voilà ou j’en suis. Je suis Curtis junior, le déchet de la famille McCulligan, on m’a interné, mais j’en ignore pour combien de temps et ce qu’on veut de moi...