○○ 01 : Il est né au Viêt Nam et a été adopté à l'âge de six mois par Christo Barnes, co-directeur du cirque Carson & Barnes Circus et Angela Dane, ancienne écuyère.

○○ 02 : Il possède cinq chevaux avec qui il se produit sur la piste du cirque :  Sahada, Thunder, Jasper, Ginger et Peichi.

○○ 03 : Landon comme d'autres enfants du cirque, a suivi un enseignement avec un professeur itinérant qui suivait le cirque. Professeur qui pouvait ainsi enseigner durant les trajets, ou les pauses entre les spectacles. Lors de ses séjours prolongés dans une ville, il suivait également des cours particuliers dans certaines matières. Il a réussi son US High School Diploma en jury central mais n'a pas entamé des études supérieures vu qu'il travaillait déjà pour le cirque.

○○ 04 : Un jour, alors que Divine et Landon étaient tous deux adolescents, Divine a défié Landon de sauter d'un cheval lancé au galop pour atterrir sur un matelas et Landon, plein de courage, a accepté. Mais au moment du saut, il a glissé , atterrissant dans la boue et éclaboussant Divine de la tête aux pieds. Au lieu de se fâcher, celle-ci est partie en fou rire, l'entrainant avec elle. Ils ont fini par se rouler dans la boue comme des enfants dans une lutte acharnée.

○○ 05 : Lors d'une répétition, Divine a voulu essayer une nouvelle figure acrobatique. Mais alors qu'elle s'élançait, un des cordages du trapèze de réception a commencé à se défaire et Landon a crié pour avertir son amie, mais c'était déjà trop tard. Divine a réussi à se rattraper au trapèze, mais celui-ci a cédé et Landon a juste eu le temps de correctement se placer pour la réceptionner au vol. Seulement avec la chute et la vitesse, ils sont tombés tous les deux au sol, Divine sur Landon. Divine n'a subi aucun dommage mais Landon n'a pas pu monter à cheval pendant plusieurs semaines. Il a eu les côtes fêlées. Pour Divine, elle a une dette de vie envers Landon.

○○ 06 : Landon a un faible pour les films romantiques et les dramas coréens, et au fond de lui il aimerait vivre une relation aussi belle et intense que dans un film. Avoir le droit d'être possessif, de vouloir que l'autre reste,.. et que lui aussi. Seulement s'il voudrait y croire, il n'en parle pas et garde ce rêve presque illusoire bien profondément enfoui, se cachant dans ses relations sans lendemain et ses rencontres éphémères. Il a l'impression de ne pas être capable de construire une relation sur le long terme, et que ça ne soit pas fait pour lui.

○○ 07 : Il appréhende que sa famille au sens large, la famille du cirque, apprenne qu'il a une attirance marquée pour les hommes. S'il attire parfois un ' ami ' dans sa caravane ou dans les allées du cirque, il fait toujours attention à ce qu'on ne le prenne pas en flagrant délit de flirt, ou plus si affinités. D'ailleurs pour tous, sa destinée, c'est de se marier avec Divine, son amie d'enfance.

○○ 08 : Il est autodidacte en ce qui concerne son talent pour le dessin et aime particulièrement croquer des visages, des personnes qu'il a croisé, un regard qui l'a interpellé, un moment de la vie quotidienne au cirque, ou de mettre en scène des créatures fantastiques dans les décors qu'il traverse. Il lui arrive de vendre ses dessins représentant des scènes du cirque ou du spectacle après les représentations ou lors de l'entracte car il en expose dans la ' boutique ' mise en place pour les visiteurs.

○○ 09 : A part son voyage au Viêt Nam lorsqu'il avait vingt ans, Landon n'est sorti des Etats-Unis que pour aller au Canada, le pays voisin, et c'était avec le cirque. Il n'a jamais voyagé autrement à l'étranger. Si cela était possible, s'il avait le temps, ou l'occasion, cela lui plairait très certainement de voyager pour découvrir d'autres paysages, cultures, personnes, et pas forcément avec la grande famille du cirque.

○○ 10 : Landon a une très grande souplesse et il aide au numéro de la boite à lames d'un de ses amis du cirque sous les traits d'une femme. Une seule fois, son ami n'a pas respecté le timing et l'emplacement de la lame. Landon a été blessé  en haut de sa cuisse droite. Il en a gardé une cicatrice. Ce jour-là, il y a eu beaucoup de sang, et même la presse en a parlé, c'était à Las Vegas.

○○ 11 : Alors qu'il parcourait la côte ouest des États-Unis, un spectateur est tombé sous le charme de sa version féminine. Pendant deux semaines, Landon sous l'identité de Thiên Thiên l'a fréquenté sous l'impulsion hilare de son ami titulaire du numéro de la boîte à lames. Landon est parti sans jamais lui révéler la vérité et n'en parle jamais. Seulement, il n'est pas certain que cet amoureux déchu l'ait oublié, lui. C'est même certain puisqu'ils continuent à s'envoyer des messages. Quant à Landon, l'expérience l'a perturbé mais il ne se considère pas comme une femme et n'est pas en doute sur son identité de genre. Cela dit... Il n'a pas détesté et c'est sans doute ce qui est le plus déstabilisant pour lui.

Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je me souviens de ma naissance ou de mon pays d'origine. De cette période, je ne me souviens de rien, pas même une odeur ou un visage. Je ne sais pas pourquoi j'ai été abandonné et proposé à l'adoption. Je ne sais même pas le nom de ma mère d'origine.  A l'orphelinat, on m'appelait Thiên Duyên (~ beauté du paradis), mes parents adoptifs m'ont donné pour nom Landon.

Je me suis rendu une seule fois dans ma vie au Viêt Nam, j'avais alors vingt ans, et je ne me suis jamais senti autant étranger que ce jour-là. C'est étrange car j'avais envie de connaître mes origines, mais quelque part j'ai été déçu de ce voyage qui ne m'a pas apporté les réponses que j'espérais. Je pensais que ça allait me faire quelque chose de me retrouver dans le pays qui m'avait vu naître mais... mis à part que c'était en soi de bonnes vacances, je ne pense pas que j'y retournerais un jour. Pour moi je n'y suis pas à ma place, j'y suis un étranger.

Ma vie, c'est le cirque et je me sens bien dans cette vie, qui, si je ne l'ai pas choisie au départ, me convient parfaitement. J'ai été adopté à l'âge de six mois par un homme du nom de Christo Barnes, co-directeur du cirque Carson & Barnes Circus et Angela Dane qui était à l'époque toujours écuyère.

J'ai grandi dans une communauté vibrante d'artistes qui dansaient avec le vent et jonglaient avec les rêves. Chaque jour, je le passais entouré de rires, de musique et de l'écho des sabots des chevaux. C'est beau dit comme ça, n'est-ce pas ? Je ne peux pas dire que je n'ai jamais eu de larmes et de souffrance étant enfant, mais je ne pense pas que je puisse vraiment me plaindre de la vie que j'ai mené et de la chance surtout qui m'a été donné.

C'est ma mère qui m'a mis sur le dos d'un cheval alors que je savais à peine marcher. C'est sans doute un peu cliché mais je pourrais presque dire que j'ai grandi sur le dos d'un cheval. C'est ma mère qui m'a appris à ' danser avec les chevaux '.  Je me souviens encore, alors que je n'avais que sept ans, de Tempête, l'étalon que je montais, se cabrant suite à une caisse tombant par terre, et moi qui au lieu de paniquer et de tomber, arrivant à trouver mon équilibre. Un moment de connexion avec cet étalon qui m'a permis de comprendre que l'harmonie avec le cheval était la clé de l'acrobatie... L'impression de ne faire qu'un... un sentiment que je ne pourrais jamais oublier.

Mon premier spectacle, je l'ai présenté au public, j'avais huit ans et je n'ai jamais cessé. Ma mère a fini par arrêter de se produire quand j'avais quinze ans et j'ai pris sa place si l'on peut dire dans le grand spectacle.

J'ai toujours su depuis tout petit que j'étais adopté, mes parents ne m'ont jamais caché ce fait, déjà parce que je ne portais aucun de leurs traits, et parce qu'ils n'en avaient pas honte, mais ils ne m'ont jamais fait sentir que je n'étais pas leur enfant biologique. Je leur ai posé des questions dès l'âge de trois-quatre ans, mais je n'ai jamais mis en doute le fait qu'ils m'aimaient. Pour moi, ce sont eux mes parents et rien ne changera cela. Cependant je me suis toujours demandé pourquoi ma mère, ou plutôt ma génitrice, n'avait pas voulu de moi en me voyant à la naissance. Pourquoi elle avait choisi de se débarrasser de moi. Je suis allé à vingt ans visiter l'orphelinat où j'avais été déposé pour trouver des réponses, mais je n'ai pas eu celles que j'escomptais. Je crois que toujours je me demanderai pourquoi.

Parfois lors des arrêts du cirque dans une ville, je croise un regard qui me captive et pour quelques jours, ou quelques semaines, je me laisse porter au hasard d'une nouvelle rencontre. Je me souviens d'Ethan que j'ai rencontré à New York, un artiste de rue qui peignait des fresques sur les murs. Nous avons passé la soirée de notre rencontre à discuter de nos passions, partageant nos rêves sous les étoiles, nous promenant dans Central Park. Un des murs de New York porte d'ailleurs un de mes dessins, à côté d'un des siens. Emporté par la magie de notre rencontre, et de l'instant, j'ai passé une nuit mémorable, inoubliable avec lui. Seulement le lendemain, nous avions dû nous dire aurevoir, ou plutôt adieu alors que je repartais sur les routes.

Je me souviens aussi de Jacob, jeune homme passionné par la photographie que j'ai rencontré à Los Angeles. Nous en avons passé des journées à parcourir la ville, capturant des souvenirs à travers son objectif. Notre connexion était intense, chaque instant passé ensemble remplissait un peu le vide que la vie de cirque laissait parfois en moi, du moins en ce qui concernait la tendresse, le côté tactile avec une personne, et puis... le sexe. Mais comme à chaque fois, le jour du départ est arrivé, et j'ai dû m'éloigner emportant avec moi mes souvenirs, précieux, mais éphémères.

Et Marco, ce danseur de Salsa que je connus à Miami, une attirance immédiate. Des nuits passionnées et puis un adieu, pour lui aussi. Tout comme avec Sam à Seattle.

Ces gens que j'ai connu sont plus que de simples visages pour moi, ce sont des souvenirs, des parenthèses agréables de ma vie. Jamais je n'ai demandé à l'un d'entre eux d'abandonner sa vie pour me suivre. Je me demande si je ne me retranche pas derrière le fait de devoir partir que pour ne pas me stabiliser avec quelqu'un. Et puis ce serait parler à ma famille et aux miens de mon attirance pour les hommes, et ça non plus, je ne suis pas prêt à le faire.

L'Amérique, les Etats-Unis, je les ai parcouru en long, en large, et en travers et pourtant je ne peux pas dire que j'en connais tous les recoins. J'aime les voyage, j'aime la vie du cirque, mais je me suis déjà demandé ce que serait une vie qui ne serait pas sur les routes. J'ai dû mal à imaginer. C'est peut-être pour cela que j'aime tant regarder les dramas, pour vivre par procuration une vie que je n'aurai jamais. Une vie qu'en soi, je n'envisage même pas.

Avec le cirque, nous venons une fois par an à Charleston et nous y restons environ un mois, trois ou quatre semaines en réalité, ça dépend un peu de l'engouement. Mais nous faisons quelques autres villes en Caroline du Sud comme Columbia, Savannah et Myrtle Beach. En ce qui concerne les villes des états alentours, nous passons par New York dans l'Etat du même nom, Philadelphie en Pennsylvanie, Atlantic City dans le New Jersey, Baltimore, dans le Maryland, Washington D.C., bien sûr mais aussi Richmond et Norfolk en Virginie, Charlotte en Caroline du Nord, Atlanta en Géorgie, Montgomery et Birmingham en Alabama, Jacksonville, Miami et Saint-Petersburg en Floride puis Memphis dans le Tennessee, Oklahoma City dans l'Oklahoma, etc.

Comme vous pouvez le voir, ma vie n'est que mouvements, voyages, et brefs passages, et il serait sans doute trop long de s'attarder sur toutes les villes où je fais halte, surtout qu'il nous arrive d'en passer si nous ne parvenons pas à obtenir un terrain à la période où nous arrivons.